Comment allez-vous avec la proximité de l’été et des vacances pour certains d’entre vous ? Déguster dans une chaise longue les livres qui vous ont appelé ces derniers mois mais que malheureusement vous n’avez pas eu le temps d’ouvrir. Le rêve !

En faisant quelques rangements, j’ai retrouvé ce texte que j’avais écrit durant l’été 2003, pendant LA canicule. Le voici.

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De l’air dans la tête…

Elle aime être surprise par les mots qui se forment sous ses doigts et apparaissent à l’écran. Elle est conduite par son cœur et son corps. Ils sont ses indicateurs de justesse, de ce qu’elle veut exactement exprimer. Elle ressent quand c’est « ça » et pas autre chose. Son corps est comme un instrument de musique. Il vibre et résonne avec les mots qu’il fait jaillir. Tant que la note n’est pas juste se produit une tension sur le torse, un pincement dans les membres. La gorge se noue furtivement. De légers spasmes traversent son ventre. Elle est tendue et fait corps avec sa machine jusqu’au bout. Au bout du mot, au bout des mots, au bout de ce qui est enfoui, tapi en elle et qui sort là, tout chaud… Elle est étourdie, parfois, de ce qu’elle dit d’elle. Ça lui fait un bien fou, ce qui sort de son corps et pas de sa tête. Chaque jour, c’est la surprise. Elle ne sait pas ce qui va sortir et comment. Elle est curieuse, amusée, attentive à cette production. Elle s’observe, elle se découvre, elle se révèle à elle-même. Elle se sent familière des artistes qui vont chercher en eux leurs émotions pour nous aider à trouver les nôtres. Elle ne juge pas ce qui surgit qu’elle reçoit comme un cadeau.

Un manque de fluidité dans le jaillissement indique qu’il faut aller voir plus loin. Elle se sent alors comme au bord d’une falaise : un horizon vaste pour poser les yeux et la mer dessous qui garde ses secrets. Plonger. Faut-il prendre ce risque ? Ce vide lui fait peur et l’attire. Elle n’est pas obligée d’y aller. Elle est libre.

Plonger dans l’émotion sans se complaire dans le drame émotionnel. Plonger dans ce qui résiste, dans ce qui bloque. C’est un véritable labeur. Ne pas fuir, faire face en se donnant le temps. La persévérance est faite pour cela. Ne pas tricher, alors, pour s’inventer, se raconter une autre histoire. Aujourd’hui ce n’est pas l’objectif ; demain, peut-être, une fiction. S’axer sur les sensations pour l’authenticité.

Pourtant rien n’est difficile, rien n’est acharnement. C’est un plaisir que d’écrire. C’est un apaisement, une satisfaction sereine.

Un an, un mois, un jour, une heure, une minute… le temps ne compte pas. Se faire confiance pour aller au bout. Ne pas s’obstiner mais persévérer. Savoir lâcher mais ne pas abandonner, ne pas s’abandonner.

Un jour, l’émotion s’apaise, le cœur se dilate, le corps s’aligne et il y a de l’air dans la tête.

Le sens apparaît à son heure. Bien après.
Eté 2003

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Une lectrice qui venait de terminer la lecture du tome 2 de Libérer les Secrets m’a écrit :

J’ai trouvé que la part belle était faite surtout à l’émancipation de la femme, ce que j’ai bien apprécié et découvert un univers méconnu pour moi dans ces années-là, merci !
Nos ados ont dû faire du coup avec ou sans, les adultes occupés ailleurs sauf le papa.
Ces secrets, ces traumatismes, souffrances restent encore si tabous qu ils sont vite mis sous la table.
Je garde grand espoir en nos jeunes et générations à venir.

Sur le moment je me suis sentie incapable d’expliquer pourquoi j’avais choisi cet angle, puis peu à peu je me suis rappelée qu’à la fin des années 50, les enfants n’étaient pas au centre de la vie familiale comme de nos jours. L’éducation était plus de l’ordre, si je puis m’exprimer ainsi, d’un « dressage » et la parole des enfants n’était pas prise en compte ou rarement.

Plusieurs générations se sont débrouillées avec leur traumatismes et leurs souffrances sans pouvoir en parler. C’est après 68 que les « psy » ont pris davantage place dans nos vies. En 1976, Françoise Dolto a animé sur France Inter l’émission : « Lorsque l’enfant parait ». Depuis bien d’autres émissions et revues ont aidé les jeunes parents dans l’éducation de leurs enfants mais les non-dits et les violences sont encore trop présents.

Je me souviens encore de ma joie à entendre Françoise Dolto (même si elle n’a pas toujours été bien comprise, hélas) affirmer : « l’enfant est une personne ».

Dans ce tome 2, j’ai respecté intuitivement la sociologie de l’époque. Rosalie et Victor parleront, bien des années après, aidés par une société qui a évolué même s’il reste beaucoup à faire encore. Vous en avez eu un aperçu dans l’épilogue. Vous le verrez dans mon prochain roman, ils apparaitront entourés de nouveaux personnages.

En relisant à la fin de mon texte de 2003 Le sens apparait à son heure, je me suis dit que c’était encore d’actualité pour ce tome 2 de Libérer les Secrets.

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Voila c’est tout pour aujourd’hui. Merci mille fois pour votre fidélité et de me lire jusqu’au bout.

Je vous souhaite de belles lectures et je vous embrasse.

Marie-Laure

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PS 2 : Avez-vous lu tous mes romans  ?

 

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