Femmes de 40 ans : un poème, un hommage, une mémoire vivante
La quarantaine. Un âge de bascule. Ce moment où tant de femmes se sentent à la fois en construction et en transmission. Où les rides s’installent doucement, comme les premières marques d’une vie pleinement vécue. Où l’élan intérieur ne faiblit pas, mais se teinte de lucidité, de profondeur, d’affirmation.
C’est à cette période de vie qu’Alice Voisard, ma mère, a écrit ce poème que je partage aujourd’hui avec vous. Elle avait 41 ans. C’était en 1971. Bien des choses ont changé depuis pour les femmes… mais l’essentiel, ce qui habite l’âme, traverse les générations.
Ce texte a été mis à l’honneur récemment, à l’occasion du Printemps des Poètes dans l’EHPAD où elle vit aujourd’hui. Avec son accord, j’ai souhaité lui rendre hommage — et peut-être, aussi, faire écho à ce que vous vivez, vous, lectrices d’aujourd’hui, que vous ayez 40 ans, 50 ans, ou bien plus encore.
Poème : “Femmes de 40 ans…”
Par Alice Voisard, mars 1971
Finalement, c’est certain, j’aime…
Oui, les femmes de quarante ans
Non pas qu’elles soient des beautés mêmes
Mais le reflet d’un laps de temps.
Leurs yeux de rides enveloppés
Sourient et rient comme au passé
De plus les jours y ont posé
Des étoiles sur les côtés.
Pour adoucir leurs traits tirés,
Pour encadrer le poids des ans
En touffes, en fils se sont mêlés
Du blanc, du gris et de l’argent.
Ce ne sont plus des cœurs fripons
Soucieux de plaire et de jouer
Après leur lent tour d’horizon
Ils savent les réalités.
Ils ont envie de s’enrichir
Pour mieux connaître, mieux comprendre…
Pour aider les autres à bâtir
S’ils acceptent de les entendre.
Le ménager est relégué,
Priorité à la pensée.
Comme il fait bon de discuter
Bon de savoir même écouter.
Ce ne sont plus des ingénues
Timides, jeunes, effarouchées.
Elles défendent leur point de vue
Elles n’ont pas peur de s’affirmer.
Elles ont vécu, souffert, aimé…
La vie même les a marquées…
Quelque sagesse leur a donnée
Mais sauront-elles se détacher ?…
Ce que ce poème nous dit encore aujourd’hui
Quand je le relis, plus de 50 ans après sa rédaction, je suis frappée par sa justesse. Cette voix de femme, posée, lucide, déjà traversée par les remous de la vie, parle encore à toutes celles — et elles sont nombreuses — qui cherchent à s’accomplir autrement, à travers la pensée, l’écoute, la création, la transmission.
Dans mes romans, je parle souvent de ces femmes de 40 ans et plus. Des femmes qui doutent, qui s’affirment, qui changent de cap, qui osent se dire enfin. Celles qui se reconstruisent par l’écriture, l’art, l’amitié, ou simplement par la justesse retrouvée d’un lien mère-fille. Ce poème, écrit par ma propre mère, fait partie de cette transmission. Il résonne dans ma voix d’autrice autoéditée, dans chacun de mes livres de la collection Artista.
Et vous, où étiez-vous à 40 ans ?
Aujourd’hui, avez-vous 40 ans ? Ou vos 40 ans sont-ils déjà loin derrière ?
Peu importe : ce poème s’adresse à toutes celles qui portent la mémoire d’un âge, les plis de la vie, et l’envie intacte de comprendre, d’échanger, d’aimer, autrement.
Vous êtes nombreuses à vous reconnaître dans mes romans parce qu’ils parlent de vous.
Avec pudeur. Avec douceur. Avec vérité
📚 Pour aller plus loin
Si ce poème vous a touchée, vous aimerez sans doute mes romans : des récits sensibles et profonds, portés par des femmes en quête de sens et de lumière.
👉 Découvrir mes livres sur Amazon et sur Kobo
