C’est une question qu’on me pose souvent. Dans Cerise au Soleil, mon premier roman, le personnage principal, Esperanza, s’adresse directement aux lecteurs. Elle raconte comment est né son livre, ce qui l’a poussée à écrire, ce qu’elle y a mis d’elle-même — consciemment ou non.
Comme souvent en littérature, l’intime croise la fiction, et il arrive qu’un personnage emprunte à son autrice plus qu’elle ne le pensait au départ. C’est le cas d’Esperanza, mais aussi de bien d’autres voix dans ce roman.
Quand le vrai nourrit la fiction
En ouverture du roman, j’ai choisi cette citation de Delphine de Vigan, tirée de D’après une histoire vraie :
« … ce qui nous intéresse, nous fascine, ce n’est peut-être pas tant la réalité que la manière dont elle est transformée par ceux qui essaient de nous la montrer ou nous la raconter. […] Que le roman soit certifié par le réel ne le rend pas meilleur. Voilà ce que je crois. »
Cette phrase résume ce que je pense profondément : le roman n’est pas un témoignage, mais une transformation. Mêler le vrai au faux, reconstruire, réinterpréter, prêter une expérience vécue à un autre personnage, voilà ce qui fait la richesse de l’écriture.
Ce que « Cerise au Soleil » dit de moi
Si je devais désigner la partie la plus autobiographique du roman, ce serait sans doute le chapitre intitulé « En route pour l’écriture », dont voici un extrait :
Depuis mon plus jeune âge, les livres sont ma passion. Aimer lire est-ce que cela fait un écrivain ? […]Enfant toujours plongée dans un roman pour m’échapper du quotidien je vivais par procuration, j’inventais ma vie. Je lisais tout ce que j’avais le droit de lire à la « bibliothèque pour tous » de mon quartier. […] Les livres, comme des amis, m’ont permis de trouver des raisons d’être et de vivre. […] Ils furent aussi mes grands ennemis. Me réfugiant hors du réel dans leurs bras, ils ne m’ont pas poussée à agir, oser, exprimer. Ils m’incitaient à rêver ma vie. Un jour, j’ai même perdu le goût de lire, sans comprendre pourquoi. Puis, j’ai capté : les livres étaient mes indicateurs, des révélateurs de mon état d’être. […] Trois ans de jachère, durant lesquels je feuilletais des journaux ou des magazines sans pouvoir prendre un livre, quel qu’il soit, entre les mains.
Ce passage reflète ma propre relation à la lecture. Petite fille, je lisais pour m’échapper, pour rêver, pour comprendre. Plus tard, les livres ont été des compagnons, des guides, parfois des refuges… jusqu’à ce qu’ils deviennent trop étroits. J’ai connu cette période de jachère, ce temps de silence littéraire, avant de retrouver ma propre voix.
Lire pour vivre, écrire pour se retrouver
Dans Cerise au Soleil, l’écriture est un chemin de reconstruction, de retour à soi, d’émancipation intérieure. Cela aussi, je le connais bien. Pour toutes celles qui, à 50, 60 ou 70 ans, relisent leur parcours à travers les livres — entre mémoire, transmission et désir de transformation — ce roman parle de ce moment où on décide de reprendre la parole, de sortir du simple rêve, pour devenir actrice de sa vie.
Et vous, quel chemin de lectrice avez-vous parcouru ?
Avez-vous lu pour vous évader ? Pour rêver une autre vie, ou mieux comprendre la vôtre ?
Est-ce que, comme Esperanza, les livres vous ont nourrie, questionnée, révélée ?Et aujourd’hui, que cherchez-vous dans vos lectures ?
Une présence, une résonance, un souffle ?Si vous avez envie de partager un souvenir, un écho, une étape de votre parcours de lectrice, je serai heureuse de vous lire.
📚 Pour aller plus loin
Si vous aimez les récits où la lecture et l’écriture sont des chemins de transformation, Cerise au Soleil pourrait vous toucher.
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