Bienvenue dans la newsletter de février à tous les nombreuses et nombreux nouveaux abonnés qui ont souhaité découvrir mon univers romanesque avec cette nouvelle : Le Sorcier Amoureux. Je vous remercie de tout mon cœur et espère que vous avez pris plaisir à la lire autant que j’ai eu à l’écrire.

Pour les lecteurs qui se sont abonnés à la newsletter entre le 29 janvier et le 13 février 2025, un fichier PDF auquel il manque 3 pages a été téléchargé par erreur dans le mail qui vous offrait le choix entre la version PDF ou la version ebook. Je vous prie de bien vouloir nous excuser. N'hésitez pas à envoyer un mail, en retour de celui-ci, pour réclamer le fichier complet.

 Au programme de cette newsletter : partenariat avec Kobo et une micro nouvelle « La flamme de la Saint Valentin » dans laquelle vous retrouverez Madeleine et Armand de Libérer les Secrets.

📚📚📚📚📚📚📚📚📚

Nouveau partenariat avec Kobo

Pour ceux et celles qui ne l’aurait pas encore lu, j’ai le plaisir de vous annoncer que mon premier roman Cerise au Soleil – L’Avenir d’Esperenza est disponible en version ebook chez Kobo. Je suis très contente de cette nouvelle collaboration que je souhaite développer afin d’offrir à mes lectrices et lecteurs différentes possibilités d’accès à mes romans. Pour vous le procurer, cliquez directement sur le titre du livre ci-dessus. La page Kobo apparait et vous pouvez effectuer votre commande.

📚📚📚📚📚📚📚📚📚

La flamme de la Saint Valentin

A celles ou ceux d’entre vous qui ont lu Libérer les Secrets, vous retrouverez Madeleine et Armand en février 1984, alors qu’ils approchent de la soixantaine. Leurs enfants ont quitté le nid depuis plusieurs années.

D’un regard circulaire, Madeleine balaya l’atelier. Tout était en ordre. Les couturières avaient soigneusement rangé leur travail, éteint leurs machines à coudre et jeté fils, papiers et chutes de tissu à la poubelle. Demain matin, comme d’habitude, la première arrivée ouvrirait les fenêtres et préparerait le café et le thé. La main sur l’interrupteur, elle regarda les six postes de travail et poussa un soupir de satisfaction.

Madeleine enfila son manteau en poil de chameau et s’attarda un instant devant le miroir. D’un geste précis, elle ajusta son écharpe blanche en cachemire, la laissant glisser autour de son cou, puis attrapa un chapeau cloche assorti qu’elle enfonça jusqu’au ras des yeux. Satisfaite, elle serra la ceinture de son manteau, enfila ses gants de cuir coordonnés à ses bottes et à son sac, puis quitta la boutique. Elle abaissa le rideau métallique d’un geste assuré, tourna la clé dans la serrure et prit la direction de l’appartement familial, avenue Charles Floquet. Vingt minutes de marche rapide l’attendaient, un instant propice pour faire le point sur sa journée avant de retrouver Armand.

Mais ce soir, elle n’avait pas la tête à cela. Il était près de vingt heures, et une fois de plus, elle rentrait tard. Le samedi était devenu la journée la plus intense à l’atelier.

Sur le chemin, la conversation entendue à la boutique tout à l’heure lui revenait en boucle. Deux clientes commentaient un article paru dans ELLE sur la Saint-Valentin.

Perdue dans ses pensées, elle trébucha et se rattrapa de justesse à un arbre.

Depuis le départ des enfants, un silence s’était installé entre elle et Armand. Pas d’animosité, juste une cohabitation devenue trop sage. Elle reconnaissait que son atelier prenait une place énorme dans sa vie. Elle était si fière de sa réussite. Armand ne lui reprochait rien, mais un soir, il avait cessé de l’attendre pour dîner. Lorsqu’elle rentrait, il ne se levait plus pour l’accueillir et la serrer dans ses bras. Absorbé par une émission, il ne remarquait même plus son arrivée. Parfois, elle trouvait le salon plongé dans le noir : il s’était enfermé dans son laboratoire photo au fond de l’appartement.

Au début, un pincement au cœur l’avait saisie, mais par fierté, elle n’en avait rien laissé paraître. Peu à peu, elle s’était persuadée qu’il était trop tard pour y remédier.

C’est pourquoi en entendant la conversation des deux femmes, Madeleine avait dressé l’oreille.
— J’ai décidé de surprendre mon mari cette année avec un dîner raffiné, juste nous deux, pour la Saint-Valentin, avait dit la première.
— Mais c’est à lui de rentrer avec un bouquet de fleurs à la main et de vous faire la surprise ! Et s’il arrive les mains vides ? s’était exclamé la seconde.
— Ce n’est pas un bouquet de fleurs qui va nous empêcher de passer une belle soirée ! Et puis, ce sera une première, nous ne l’avons jamais fêtée.

Cette réponse avait touché Madeleine, un éclat avait traversé ses yeux. Il y a quelques années, elle aurait réagi comme cette cliente. Mais ce qui l’ébranlait aujourd’hui, c’était de réaliser qu’elle avait baissé les bras, ce qui ne lui ressemblait pas. Elle n’avait jamais douté d’Armand. C’était un mari et un père formidable. Pourtant, elle l’avait perdu.

Alors, une idée germa en elle. Et si elle profitait de cette fête pour raviver la flamme ? Elle connaissait Armand : il bouderait d’abord, histoire de lui faire comprendre qu’elle avait exagéré. Puis, il se laisserait entraîner, heureux de la retrouver. Il lui restait une semaine pour orchestrer une surprise.

Le lendemain, Madeleine se sentit étrangement légère. Organiser cette soirée pour Armand lui redonnait une énergie qu’elle pensait disparue. À table, il lui parla d’un jeune pianiste, âgé de 21 ans, que leur dernier fils lui avait fait découvrir la veille, lors d’un déjeuner.

— Michel Petrucciani, un virtuose de jazz… Il est parti vivre aux Etats Unis.
— Ah oui ? dit-elle, intriguée.
— Il donne un concert à Paris, vendredi prochain.
— Le 17 février ?
— Oui ce doit être cela, je crois qu’il a lieu au Musée d’Art Moderne.

Elle croisa son regard. Il sembla surpris et détourna la tête.

Le soir de la Saint-Valentin, elle rentra plus tôt que d’habitude. Armand écoutait de la musique, un verre à la main. Elle lui tendit une enveloppe. Il fronça les sourcils en découvrant les billets. Un silence… qui parut une éternité à Madeleine. Elle douta.

— Petrucciani ? dit-il, un sourire furtif aux lèvres.

Il leva enfin les yeux vers elle.

— Ça te plaît ? murmura-t-elle.

Son sourire s’élargit. Alors, elle plongea son regard dans le sien.

— C’est la Saint-Valentin.

Armand secoua la tête, la prit dans ses bras et l’entraîna dans un pas de danse.

— Tu es incroyable !

📚📚📚📚📚📚📚📚📚

Petit clin d’œil : le concert s’est réellement déroulé le 17 février 1984 au Musée d’Art Moderne à Paris avec Michel Petrucciani au piano, Pale Danielsson à la contrebasse et Eliot Zigmond à la  batterie.

De mon côté, je poursuis l’écriture de mon nouveau roman. Un mélange de labeur, de découvertes, de doutes et de plaisir et cela me plait.

Je vous retrouve le mois prochain et espère que vous ferez de belles découvertes littéraires d’ici là.

Je vous embrasse,
Marie-Laure

PS 1 : si vous avez lu et aimé mes romans n’hésitez pas à laisser un avis sur AMAZON ainsi qu’à suivre ma page auteur Marie-Laure Voisard, cela m’aide à me rendre visible et il suffit de cliquer ici.

Si vous ne suivez pas encore ma page Facebook, c’est ici et mon compte Instagram c’est là.

PS 2 : Avez-vous lu tous mes romans ? J’ai hâte d’avoir vos retours.

Share This