Bienvenue dans la septième newsletter de l’année 2024. Je suis heureuse d’accueillir les nombreux lectrices et lecteurs qui viennent de s’abonner en octobre/novembre grâce à la publicité sur Facebook.
Vous n’avez rien reçu depuis septembre parce que je travaillais en priorité sur mon prochain roman et que le format de la newsletter devait évoluer.

Cette publicité m’a incitée à relire Le Sorcier Amoureux et j’ai eu envie de vous donner des nouvelles de Charles et Antoinette, les octogénaires amoureux. Vous les retrouverez ci-dessous dans une mini histoire Le Calendrier de l’Avent.

Pour les anciens abonnés qui ont égaré la nouvelle Le Sorcier Amoureux ou ne l’ont pas lue, s’ils souhaitent la télécharger à nouveau — elle est offerte — envoyez un email à : romanciere@marielaurevoisard.fr . N’oubliez pas de préciser le format choisi : PDF ou EPub (pour votre liseuse ou votre tablette).

Une dernière chose, Noël est le bon moment pour faire découvrir, au pied du sapin, mes romans à celles et ceux qui vous sont chers. N’hésitez pas 😉🙏🌲🎁.

⭐⭐⭐⭐⭐

Le Calendrier de l’Avent

— Antoinette, comprenez-moi bien, nous avons dépassé les quatre-vingt-cinq ans tous les deux ! Le temps nous est compté.
— Justement, ne gâchons pas tout en précipitant les choses. Ne brûlons pas les étapes. Nous avons tellement de chance tous les deux. Vous m’entendez, lui avait-elle répondu, avec ses grands yeux bleus suppliants ?
Charles s’était un peu cabré pour la forme.
— Le temps passe !
En souriant, elle lui avait caressé la main avec beaucoup de douceur.
— Vos idées sont toujours merveilleuses et j’aime votre besoin de ne pas vous contenter de paroles. Nous partageons dorénavant notre vie au quotidien. Je suis admirative et très reconnaissante devant votre capacité à soulever les montagnes qui me freinent.
Il s’était détendu et avait porté la main d’Antoinette à ses lèvres.
— Vous tempérez mon ardeur ! Je vous remercie.

Chaque matin, pendant qu’Antoinette travaillait au lit, Charles s’installait devant son bureau et se promenait au gré de son inspiration sur les réseaux sociaux. Ses filles se souciaient des escroqueries potentielles auxquelles il pourrait être confronté. Il s’en étonnait devant Antoinette.
— Elles sont plus angoissées que moi face aux évolutions du monde.
Antoinette que les nouvelles pratiques digitales n’intéressaient pas — elle leur préférait les auteurs de la Grèce antique — lui expliqua.
— Avouez, Charles, que votre esprit d’avant-garde peut surprendre. Elles s’inquiètent et veulent vous protéger.
Il soupira.

Noël s’annonçait. Charles découvrit une publicité au texte alléchant pour un calendrier de l’Avent destiné aux amoureux : Unissez vos cœurs en sortant de la routine quotidienne. Vous y trouverez des défis, des rencontres romantiques, des aventures audacieuses, des sujets de conversation profonds et bien plus encore ! Aussitôt, il pensa à une surprise pour celle qui embellissait sa vie.
Il voulut regarder un exemplaire en détail. Ce ne fut pas possible, le mystère faisait partie de l’expérience. Il s’inquiéta en se demandant si ce n’était pas une tromperie ou si cela risquait de choquer Antoinette et de lui déplaire.
Ayant cliqué sur le site de vente, il reçut des relances et de nouvelles publicités apparurent sur son fil Facebook. Il hésita, vérifia et se résolut à admettre qu’il ne saurait rien de plus avant d’avoir passé la commande. Celle-ci devait arriver dans sa boite mail, le 1er décembre, avec les instructions pour chaque partenaire.
Il enquêta, fut assailli de guêpières, porte-jarretelles en tout genre et surtout de jeunes femmes dévêtues qui le regardaient droit dans les yeux. Cela risquait de rebuter Antoinette qui détestait la vulgarité. L’idée lui vint de créer un calendrier de l’Avent spécialement pour eux. Il imaginait déjà ses yeux brillants de petite fille toujours prête à s’amuser lorsqu’elle découvrirait la première enveloppe.

Le jour dit, sur le plateau du petit-déjeuner que Charles apportait tous les matins à Antoinette dans leur lit, se trouvait une enveloppe de petite taille sur laquelle était tracé le chiffre 1. Étonnée, cette dernière regarda Charles qui lui fit signe de la décacheter. Elle lut à voix haute.
— Mon amoureuse, je vous remercie d’exister. Vivre à vos côtés, chaque jour, est un immense honneur. Grâce à vous, je suis redevenu vivant ! Votre amoureux Charles.
Elle retourna le bristol et poursuivit sa lecture.
— Voici un petit jeu avant Noël. Chaque matin, je vous déposerai une enveloppe sur votre plateau dans laquelle je glisserai une proposition que je ne vous promets pas toujours honnête.
Comme Charles l’avait espéré, le regard d’Antoinette pétilla, elle lui tendit les bras.
— Oh, Charles, quelle bonne idée ! Merci ! C’est un calendrier de l’Avent ?
— Exactement.
Il se retira, la laissant profiter de son petit-déjeuner, seule, comme d’habitude. Il ne vit pas Antoinette, reprendre la carte, la poser sur son cœur, relire sa belle écriture appliquée, fermer les yeux et joindre les mains dans un merci intérieur.

Après avoir terminé sa toilette, elle s’installa devant son secrétaire et rédigea :
Merci mon Sorcier Amoureux. Vous avez mis un grand bol d’air frais dans ma vie, bien ordonnée, bien sage. J’aime les aventures dans lesquelles vous m’embarquez, même si j’ai toujours un peu peur au début.
Elle dessina un cœur à côté de : Votre Antoinette. Puis, elle plia sa feuille et la glissa dans une enveloppe sur laquelle elle écrivit : 1.

Lors du déjeuner, Charles aperçut quelque chose devant son verre à eau. Il s’approcha et comprit avant même de lire quoi que ce soit. Aussitôt il se précipita vers Antoinette pour l’enlacer, si heureux de cette réponse.

Durant décembre, ils se retrouvèrent sur le lieu de leur première rencontre, la médiathèque Jacques Demy. Ils s’appelèrent au téléphone le matin, comme au temps où ils vivaient séparés. Charles reprit l’habitude d’offrir une fleur ou une feuille qu’il coupait dans une des jardinières de la terrasse ou lors d’une de ses promenades en ville. Antoinette la déposait dans une coupelle avec un peu d’eau sur sa table de nuit. Ils se lancèrent des défis, furent envahis de fous rires contagieux et rallumèrent leur désir.

Antoinette plaça dans l’enveloppe numéro 24 la plume d’un de ses chapeaux avec ce mot énigmatique : Qu’inventerez-vous avec cette plume ?
Charles était seul quand il découvrit ce dernier message. Son amoureuse aux pensées coquines l’attendrit. Il se sentit le plus heureux des hommes tout en pensant à la surprise qu’il allait mettre en scène.

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Belle fin d’année chères lectrices et chers lecteurs, un grand merci pour votre fidélité.
Je vous embrasse,
Marie-Laure

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PS 2 : Avez-vous lu tous mes romans ? J’ai hâte d’avoir vos retours.

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